Les Échos de BuzzerBeater - N°03
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Les Échos de BuzzerBeater - N°03

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SOMMAIRE

Édition Novembre 2008

BB Story

Les débuts de Manouche

Quelle impression bizarre au début ! Je trouvais la salle sympa, très colorée avec son papier peint rouge mais sympa. Je ne l'imaginais pas aussi grande pour une équipe de Ligue IV. Ca faisait déjà une demie-heure que j'attendais. Bon sang, qu'est-ce qu'il fiche le gars ? On m'avait prévenu. C'est une équipe de romanos. C'est une troupe de voleurs de poules, surtout va pas leur faire confiance ! T'en tireras rien !

- Salut m'sieur !
- Bonjour, vous êtes le président du club, je suppose.
- Heu... Non, on n'a pas de président, m'sieur, je m'occupe de la salle et je file des coups de main, c'est tout... Je m'appelle Rico.
- Bonjour Rico, je suis Monsieur... Manouche. Dis donc, elle est grande la salle !
- Oui, en fait, c'est le marché ici, on nous laisse l'aménager pour les matchs et on a un match après-demain.
- Ici, c'est le marché normalement ?
- Oui, bon, on sait qu'en jouant dans un marché, on ne risque pas de devenir un grand club...
- Oui, c'est sûr une équipe de basket qui joue ses matchs dans un marché... C'est bizarre, ça me dit quelque chose quand même...
- Je vous emmène voir les joueurs ? Ils sont dans les vestiaires. Avant les matchs, on vient s'entraîner une fois dans la salle.
- On y va !

Rico me montre le chemin de ce qu'il appelle les vestiaires. C'est-à-dire du réduit où les deux poissonniers du marché ont leurs frigos. J'arrive devant une quinzaine de bonshommes, des grands, des petits, des costauds, des trapus, des allumettes, une troupe composée de bric et de broc, pas des tronches de basketteurs...

Un grand bien coiffé me saute dessus :

- C'est vous le nouvel entraîneur ? M'sieur le nouvel entraîneur, vous allez voir, ici, c'est un club super. Il y a une bonne ambiance, on est un club familial, on se réunit tout le temps entre nous, vous allez être bien ici, c'est un bonheur !
- Ah c'est très bien ! C'est important d'avoir une ambiance harm...
- Et le public aussi ! Vous allez voir, on a un super public ! Il chante pendant les matchs, ils nous encouragent du début à la fin, ils nous poussent ! C'est un public génial ici, vous allez voir !
- Ah c'est très bien ! C'est bien d'avoir une base active de supp...
- Mais attention l'équipe est bonne aussi ! Faut pas croire, on a l'air de rien mais y'en a qui de se défendent drôlement bien. Bon on ne gagne pas de matchs mais c'est parce qu'on n'a pas de chance, ils nous faut un rien, un petit rien pour monter en III ! Vous allez voir, vous allez être surpris ! Hein ? Mais non, Rico, je l'embête pas, il faut qu'il sache. Il faut que vous veniez voir nos matchs, m'sieur ! Ah ben... Ha ha ha, je suis bête, vous allez venir, ha ha, forcément, ha ha...

- Rico, vous êtes pas des gitans en fait ?
- Ha ha ha ! Non, on n'est pas des gitans ! Ha ha ! Mais attendez, on les aime bien, attention hein, on n'a rien contre les gitans m'sieur.
- Mais pourquoi vous vous appelez Romanichel alors ?
- C'est à cause des estafettes. On n'a rien de mieux que deux vieilles estafettes pour les déplacements. On a trouvé que Romanichel, du coup, c'était marrant.
- Vous avez trouvé ça marrant ? Mais c'est pas très guerrier ça. Ca n'inspire pas la peur de la défaite à vos adversaires.
- Ben on avait pensé à "Funky Triple Double Blue Boys Slammers From Mars" et à "DunkMaster Tiny Little Red Dragons Team" et aussi à "Intercontinental San Cristobal de la Santa Hacienda Azul B.C.". Mais à cause des estafettes, ça le faisait pas trop...
- Ouais... A cause des estafettes, c'est sûr, ils auraient pas eu peur...
En m'adressant à un petit chevelu :
- Dis donc, t'en a un gros pansement au doigt !
- C'est parce que je me suis fait une petite coupure. Donc j'ai rincé abondamment à l'eau puis j'ai lavé la plaie à l'eau et au savon... Vous savez, il ne faut pas utiliser d'alcool parce que ça brûle les tissus... Une fois, la plaie bien nettoyée, j'ai désinfecté avec une compresse imbibée d'eau oxygénée et après, j'ai protégé la plaie avec un pansement. Je le change matin et soir. Normalement, une fois par jour suffit mais je préfère ne pas risquer l'infection.

- Bon, Rico, tu t'occuperas avec moi de l'entraînement et tu seras le coach aussi. Comme ça, je pourrais engueuler quelqu'un si ça ne va pas. Les gars, vous êtes trop nombreux. Toi, le grand bien coiffé, tu t'occuperas des relations publiques. Toi, le petit chevelu, tu seras le docteur de l'équipe. Demain, le mari de l'amie de la belle-soeur de ma cousine germaine arrivera de Slovénie pour renforcer l'équipe. Il joue pivot, il s'appelle Urh et il paraît qu'il est sympa. On joue qui après-demain ?
- BogBZH, m'sieur, ils sont forts, ils sont deuxième, on va se prendre une tolle...
- Les gars, l'important pour commencer c'est d'y croire. Alors BogBZH, après-demain, on va les manger, ok ?
- Ouais... Ok, m'sieur... Ouais...
- Les gars, mieux que ça, faut y croire ! ALORS, C'EST QUI QUI VA MANGER BOGBZH ? C'EST LES RO....
- Ouais... Ok, m'sieur... Ouais...
- Bon allez, fin du premier entrainement. Rico, c'est bientôt la draft. Alors, est-ce que nos scouts ont déniché quelque chose ? C'est toi qui a les rapports ?
- Ben ils sont dans le coffre-fort, là, dans le coin.
- C'est bien, c'est quoi la combinaison du coffre ?
- Ah non. On n'a pas le droit de regarder.
- Mais comment ça on n'a pas le droit de regarder, allez donne-moi la combinaison...
- Non. C'est le règlement de la ligue. Y'a des scouts, ils font des rapports, ils sont gardés dans le coffre et on n'a pas le droit de les regarder avant le début de la draft.
- Mais... C'est débile ça... Pourquoi on peut pas regarder ?
- Non. C'est pas débile. C'est le règlement de la ligue. Y'a des scouts, ils font des...
- D'accord, d'accord, d'accord, Rico, d'accord, c'est pas grave, on va attendre le début de la draft.

Ca commence bizarrement cette histoire d'équipe de basket... Finalement, les gars ont battu BogBZH. Bien sûr, je sais qu'on a profité de l'effet de surprise sûrement. On a perdu les deux derniers matchs à l'extérieur mais les voyages en estafette étaient sympas. On a gagné facilement les deux barrages de rélégation contre une équipe démobilisée. On n'a encore rien réussi de probant mais l'équipe est soudée, ça tourne, tout le monde joue. Les trésors du coffre-fort nous ont été révélé. La vie est belle avec les Romanichels !