Les Échos de BuzzerBeater - N°5
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Les Échos de BuzzerBeater - N°5

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SOMMAIRE

Édition Février 2009

Vis ma vie

Épisode II

Résumé de l’épisode précédent : Pieriku s’est retrouvé à la tête de la sélection égyptienne. Après une élection en forme de plébiscite, il ne sait pas encore qu’il va lui falloir attendre très très longtemps avant d’espérer remporter une rencontre.

Après un début de saison pour le moins catastrophique, je décide que les joueurs (et le sélectionneur) ont bien besoin de vacances et donc n’organise pas de match amical durant les fêtes (bon, la réalité est que je n’avais tout simplement pas de connexion là où j’étais et que je n’ai pas pu trouver un amical à temps).
Mais la trêve internationale se prolongeant pour notre équipe, je décide d’envoyer une invitation à mon homologue Coréen pour que ses joueurs viennent se réchauffer sous le soleil égyptien tandis que la neige tombe à gros flocons. Bien entendu, ses joueurs ne résistent pas et après une journée à lézarder au bord de la plage, ils nous remercient de notre hospitalité en nous laissant gagner notre premier match de la saison. Je n’avais pourtant rien fait pour. Ma générosité m’avait poussé jusqu’à aligner ceux qui débutent la plupart des matchs internationaux sur le banc afin de pouvoir évaluer le comportement de chacun.
Au final, j’en ressors avec un gros casse-tête : si les remplaçants gagnent et que les titulaires perdent, ne faudrait-il pas complètement bouleverser ma composition ?

Pour le dernier match de la phase aller, c’est le gros choc contre l’Algérie. Les deux équipes ont perdu toutes leurs rencontres jusque là. Quelle va être la dernière sans victoire ?
Mes joueurs sont remontés à bloc pour ce match, et plus particulièrement Bassini, notre Serial Scoreur, celui qui a l’habitude de prendre les matchs à son compte (sans trop de succès jusque-là). Malgré une attaque intérieure, il terminera la rencontre avec 34 points avec un pourcentage de réussite plus que correct mais cela ne sera pas suffisant. Pas plus que la domination de nos intérieurs au rebond. En face, l’arrière profite des largesses de Bassini en défense pour rentrer presque tous ses shoots et malgré un énorme retour de nos joueurs durant le 3e quart-temps, nous sommes obligés une fois de plus de nous incliner.

Bilan de ces matchs allers : 5 matchs, 5 défaites. Pas très glorieux même si on savait à l’avance que cela allait être difficile…
Malgré tout, nous sommes relativement confiants car les matchs se sont toujours joués à trois fois rien et la chance va bien finir par tourner.
Hélas, les grèves empêchent le sélectionneur de donner sa composition pour le match suivant. N’ayant pas reçu de convocation, seuls 6 joueurs font le déplacement (plus Najjar, venu tout droit de Finlande sans trop comprendre ce qu’il lui arrivait), et pas forcément les meilleurs. Je n’arrive dans la salle que 10 minutes avant le début de la rencontre mais il est déjà trop tard. Les officiels ont entériné la composition pour la rencontre.
Abattu, je n’ose pas regarder le début de la rencontre, m’attendant à une grosse boucherie. C’est NasYoun, le sélectionneur Espoirs qui me harcèle de messages pour me signaler que le match commence effectivement comme une boucherie, mais que les bouchers ne sont pas forcément ceux auxquels je pensais. Je n’ose y croire et reviens prendre ma place sur le banc mais la poisse est toujours collée à mes basques et, petit à petit, nos courageux héros commencent à baisser d’intensité et voient les Marocains revenir sur eux comme des boulets de canon. La fin de match était prévisible et nos joueurs doivent finalement s’incliner de 4 petits points.

Après des excuses publiques pour cet incident indépendant de ma volonté (bon, j’aurai quand même pu vérifier que la liste prédéfinie correspondait toujours à des joueurs sélectionnés et faire une première composition sans attendre de voir si des joueurs allaient se blesser le samedi soir), je m’attendais à voir à la une des journaux « Pieriku, démission » mais non, rien de cela. Même si ma côte de popularité a bien baissé depuis le début de saison et se retrouve proche des 50%, les différents managers continuent de me soutenir dans ma tâche.

Face à la Tunisie, et malgré leur récent titre de champions d’Afrique Espoirs, j’espère bien lever l’affront et remporter une belle victoire de prestige.
Alors que j’avais pris l’habitude sur les matchs précédents d’essayer de passer en force à l’intérieur, je décide de surprendre mon adversaire avec une équipe résolument tournée vers l’extérieur. La tactique semble être payante avec une bonne avance de notre part à la mi-temps (comme d’habitude diraient les mauvaises langues). Mais je n’avais pas remarqué que des micro-espions avaient été installés dans mon bureau et le sélectionneur adverse, apparemment au courant de ma tactique, avait décidé d’abandonner son pivot tout seul dans la raquette pour se concentrer sur mes arrières. La fin de match fut terrible. Mes joueurs, qui étaient en sur-régime, finirent par céder et semblaient incapables de rentrer le moindre shoot. Au final, une défaite de grande ampleur qui ne reflète nullement la physionomie de la rencontre.

Face à l’ogre Nigérian, après la claque magistrale reçue au match aller, nous nous sommes déplacés en victime consentante. J’ai juste demandé aux joueurs d’essayer de faire honneur à leur maillot mais cela n’a évidemment pas suffit. Si nous arrivons à tutoyer les autres nations, nous nous rendons compte qu’il reste encore un gouffre à combler avant de pouvoir espérer prétendre au titre.

Après cette énième défaite d’affilée, nous sommes toujours lanterne rouge et sans aucun espoir de rattraper l’Algérie. Je savais que cela allait être une campagne difficile mais je n’imaginais pas que ce soit à ce point.
Bien sûr, nous avons quelques jeunes joueurs bourrés de talent qui ne vont pas tarder à exploser. Je veux en particulier parler de Souleyman Yousef, un jeune rookie qui sait tout faire et que j’ai déjà intégré dans ma rotation. Il sera peut-être une future star mondiale dans les saisons à venir.
Mais pour le moment, certains cadres déçoivent, que cela soient les deux joueurs partis en Finlande qui semblent préférer les euros de leur club à l’appel national. Je pense également à Abbas Mahmoud, censé être notre fer de lance, le plus gros salaire de la sélection, et également le plus gros joueur tout court. Malgré mes recommandations, il ne s’est toujours pas mis au régime. On se demande même s’il continue de s’entraîner et ne se contente pas de prendre son chèque à la fin de chaque semaine. Tout le contraire d’Al-Abdel auquel le climat philippin semble convenir à merveille. C’est tout juste si on l’a reconnu lors du dernier rassemblement.

Espérons que le mois prochain, je pourrais enfin vous conter une belle victoire.

Pieriku