Les Échos de BuzzerBeater - N°04
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Les Échos de BuzzerBeater - N°04

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SOMMAIRE

Édition Décembre 2008

Vis ma vie

Épisode I

La Candidature

Après m’être décidé à poser ma candidature pour le poste de sélectionneur en Égypte, j’écris un beau discours axé sur la communication et l’échange avec les différents coachs du pays et indiquant que je veux emmener l’équipe nationale Egyptienne vers la première place Africaine. Apparemment, devant la qualité de ma présentation, personne n’ose se présenter contre moi à part 2 coachs étrangers qui ont dû cliquer par hasard sur « poser sa candidature » mais n’ont pas pris la peine de se présenter. En plus, j’ai le soutien des principaux coachs du pays. Jusqu’ici tout va bien. La veille de l’élection, surprise, un chilien, entraîneur de la star locale Abbas Mahmoud décide de se présenter lui aussi. Il y a anguille sous roche. Je croyais qu’on ne pouvait pas se présenter moins de 3 jours avant l’élection… Chercherait-on à m’évincer ? Après quelques échanges verbaux, je comprends que le traducteur automatique lui fait dire que ma candidature est mauvaise et que je ferai mieux de me retirer et qu’il va s’entourer d’une équipe d’assistants chiliens pour emmener l’équipe Egyptienne vers les sommets. Pour l’implication des Egyptiens dans le projet, on repassera… Le jour de l’élection arrive enfin et je suis élu avec 100% des 5 voix. Même Mugabe et Chavez réunis n’obtiennent pas un tel plébiscite !

Découverte des joueurs

Dés mon entrée en fonction, j’ai décidé d’organiser un rassemblement afin de faire connaissance avec les joueurs. On va donc commencer avec quelques exercices simples comme faire 10 tours du terrain. Là, je commence à avoir déjà quelques craintes en voyant arriver les deux « stars » de l’équipe qui semblent engloutir tout leur salaire en McDo… Deux brutes énormes de 200kg. Après un demi-tour de terrain, je les vois déjà s’arrêter. C’est mauvais signe pour la suite… Allez, hop, je vais les mettre fissa au régime ces deux-là. Je me retourne pour voir le reste des joueurs et pas un ne termine ses 10 tours… Certains prétextent une crise d’asthme pour s’arrêter… J’ai l’impression que mon Run and Gun favori va avoir du mal à s’exporter de ce côté de la Méditerranée… Bon, on va faire quelques exercices de passe pour continuer. Là, au moins, ils n’auront pas trop à courir. A peine ai-je fini de donner mes consignes que je les vois tous shooter. Je me tourne vers mon traducteur car je crois qu’on s’est mal compris :
- Eh, les gars, ce sont des passes que j’ai demandé.
- Des quoi ?
- Bah, des passes. Vous prenez la balle et vous la donnez à un coéquipier
- Pour quoi faire ?
- Bah, pour qu’il puisse tirer pardi ou qu’il trouve un partenaire démarqué.
- Et pourquoi lui plutôt que moi ?
- Bon, je vais recommencer. Tu as face à toi le meilleur défenseur au monde. A trois mètres, ton partenaire est totalement démarqué. Personne ne va le gêner pour shooter. Qu’est-ce que tu fais ?
- Je tire bien entendu. Après quelques heures de ces échanges, je finis par comprendre qu’ils n’ont jamais appris à faire une passe de leur vie. Petit coup de fil à Nicolas Saint Martin, meneur vedette de l’Olympus Team pour voir s’il n’aurait pas une arrière-grand-mère égyptienne. Renseignements pris, il ne semble pas y avoir de moyen de le naturaliser pour l’intégrer dans mon équipe. Bon, ça ne coûtait rien d’essayer.

Deuxième jour d’entraînement

A mon arrivée dans la salle, j’aperçois un joueur en train de faire des merveilles avec le ballon, digne des Harlem Globe Trotters, et en plus, il passe la balle à ses coéquipiers !!! C’est trop beau pour être vrai. Je dois être en train de rêver. Je demande pourquoi il n’était pas à l’entraînement la veille et on m’explique qu’il vit en Finlande et qu’il ne peut se libérer pour l’équipe nationale que quelques heures avant. Bon, je vais essayer d’arranger ça avec son coach. Petit coup de fil et pas de réponse. J’essaye sur son portable sans plus de résultat. Je réessayerai plus tard. En tout cas, là, je pense que je tiens mon meneur. Le lendemain, tous les joueurs repartent dans leurs équipes respectives.

Préparation du premier match

3 jours plus tard, le calendrier tombe. Nous débutons contre les Nigérians, double champions en titre. J’envoie un espion à leur camp d’entraînement et il revient en me disant qu’il n’y avait qu’un petit jeune myope et un vétéran arthritique. Bref, il est confiant pour ce premier match. Les matchs de championnat du samedi se passent sans trop d’encombre. Je suis les différents résultats et ne repère aucun blessé parmi les joueurs que je voulais sélectionner. Bref, tout va bien. Par contre, première mauvaise nouvelle, mon assistant me signale que toutes les stars nigérianes qui jouent à l’étranger dans des clubs prestigieux sont revenues de leur retraite internationale et seront présentes pour nous affronter. A la vue de la liste des noms, je commence à avoir des sueurs froides. En plus, alors que j’ai rempli son répondeur de messages, le coach finlandais de mon meneur ne répond toujours pas… Comment vais-je faire pour limiter la casse ? Qui vais-je pouvoir sélectionner sachant que j’ai déjà pillé toute l’équipe Espoirs et ai même sélectionné un jeune qui n’a pas encore joué de match en professionnel…

Premier match contre le Nigéria

Mon meneur n’arrive de Finlande que 10 minutes avant le début de match et semble totalement hors de forme. Je décide de le reléguer en bout de banc et titularise quelqu’un d’autre à la hâte à la place. Je demande à mes joueurs de ne surtout pas courir afin de ne pas se fatiguer et laisse mes bouffeurs de Big Macs finir leur dîner sur le banc. Je vous ferai grâce des détails du match. A certains moments, je fermais mes yeux pour ne pas voir le massacre et espérait que tout cela n’était qu’un mauvais rêve…

Deuxième match contre l’Afrique du Sud

Vu la débandade contre les Nigérians que les Sud-africains ont dû décortiquer dans tous les sens, je me dis qu’ils n’imagineront jamais que je puisse retenter la même tactique. Et bien si ! J’ai confiance dans l’orgueil de mes joueurs et suis persuadé qu’ils vont se ressaisir. Le début de match me donne raison et ils commencent comme des boulets de canon. Malheureusement, les Sud-Africains, habitués des joutes internationales, décident de les faire courir et, petit à petit, je commence à les ramasser à la petite cuillère pour les asseoir sur le banc. Nouvelle défaite à l’arrivée et je me dis qu’on a quand même raté l’exploit de peu.

Troisième match contre la Tunisie

Quelques heures avant le match, le coach chilien d’Abbas Mahmoud me contacte pour savoir si j’ai une dent contre son joueur que je laisse systématiquement sur le banc en début de match. Je lui réexplique donc une fois de plus que tant qu’il n’aura pas été faire un régime, il ne pourra prétendre à une place de titulaire. C’est tout juste s’il est capable de courir 10m sans s’écrouler… Cette fois-ci, je décide de surprendre mon adversaire en changeant totalement de tactique et le début de match semble me donner raison. Les tunisiens semblent totalement inexistants et mes arrières se régalent. Malheureusement, un tunisien fait une grosse béquille à mon artilleur en chef qui doit céder sa place. Le rapport de force commence alors à s’inverser et les tunisiens finissent par passer devant. J’ai encore un léger espoir d’accrocher ma première victoire lorsque je vois mon remplaçant, en feu dans la dernière minute, tenter un dernier shoot au buzzer pour la gagne. Le ballon a une trajectoire quasi-parfaite, rebondit 2 fois sur l’arceau, et… sort. Fin du match et nouvelle défaite.
Complètement dépité, je prend aussitôt l’avion pour la France.

Quatrième match contre le Maroc

Les matchs se suivent et se ressemblent… Une fois de plus, l’équipe impose son tempo lent et fait la course en tête pendant les trois-quarts du match, une fois de plus ils s’écroulent en fin de match et cela se solde par une défaite. Cela commence à grogner à droite et à gauche au sein des supporters. Je pars pour les vacances rencontrer Domenech pour lui demander comment on peut tenir quand la population commence à se retourner contre soi. 2 semaines de repos pour mes joueurs avant le dernier match aller. Espérons que cela enraye la spirale négative.

Pieriku